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Actualités France/Europe/Monde
Solde de la balance commerciale 9
en 2015
En pratique c’est sur les ventes d’armes à l’étranger
(Arabie saoudite, Qatar…) que la France a battu tous
ses records pendant le quinquennat de Hollande.
Elles totalisent 81,8 milliards d’euros depuis 2012 où
elles se chiffraient à 4,8 milliards d’euros. En 2016,
elles atteignent 44 milliards d’euros.
Comme les prix du pétrole et le dollar remontent
ensemble, ce qui est inhabituel, la facture à l’impor-
tation va s’alourdir, tandis que le profil de compéti-
tivité recherché pour fouetter les exportations conti-
nuera de se heurter à l’insuffisance de la demande
européenne et mondiale et aux surenchères de pays
comme l’Espagne. Source : INSEE, comptes nationaux - Base 2010
Énormes gâchis de fonds publics Indicateurs de compétitivité et parts de marché de la
C’est dans ce contexte que MM. Hollande et Valls France dans l'OCDE
se félicitent d’avoir réussi à rapprocher, bien mieux en 2015
que n’avait réussi à le faire N. Sarkozy, le déficit
public du seuil, exigé par Bruxelles, des 3 % du PIB.
De même, ils se flattent d’avoir réussi à infléchir la
courbe de croissance du taux d’endettement public
de la France. Au 3 trimestre 2016, celui-ci était de
e
97,6 % du PIB (2160,4 milliards d’euros) contre
98,4 % au deuxième trimestre selon l’INSEE.
Mais ces résultats ont été acquis au détriment, pour
l’essentiel, des dépenses de service public dont le
rationnement relatif, en ligne avec les consignes
d’austérité applaudies par le MEDEF et conformes
aux exigences de Bruxelles, engendrent le martyre Lecture : pour le taux de change effectif réel : une hausse correspond à une
des couches populaires, une grave insuffisance de la dépréciation ; compétitivité : une hausse correspond à une amélioration.
demande et de gros problèmes d’efficacité du côté
de l’offre productive. Source : INSEE, comptes nationaux - Base 2010
On peut mesurer combien ce freinage continuel des
dépenses nécessaires au développement des capacités Déficit public
humaines préparent de graves difficultés pour la suite
comme l’indique, par exemple, l’évolution en France
des dépenses publiques de R & D.
Dans les pays de l’OCDE ces dépenses représentaient
1,76 % du PIB en 2015, contre 1,86 % en 2000. Ce
recul particulièrement nocif en ces temps de révo-
lution informationnelle ne concerne cependant pas
l’Allemagne (1,95 % et 1,72 % respectivement), ni
le Japon (1,78 % et 1,66 % respectivement).
Mais, pour la France, c’est une véritable catastrophe :
alors que ces dépenses représentaient 1,82 % du PIB
en 2000, elles ne se chiffraient plus qu’à 1,14 % du
PIB en 2015. C’est le plus fort recul des pays de Source : INSEE, prévisions PLF
l’OCDE sur cette période. Si l’on met ce résultat en
rapport avec le recul des efforts de R & D chez les évolutions de la dette publique entre 2007 et 2017
grands groupes français (voir plus haut), on mesure
combien notre pays est mis en retard dans l’accom- (en % du PIB)
plissement des potentiels de croissance nouvelle de
la révolution informationnelle et combien, ainsi, il
est fragilisé face aux chocs qui s’annoncent.
Cette obsession de baisser la dépense publique, au Economie et politique/novembre-décembre 2016/748-749
nom de la lutte contre les déficits et la dette publics,
renvoie fondamentalement à la capitulation de
Hollande et Valls face aux marchés financiers. Elle
se conjugue avec leurs efforts obstinés pour alléger
le poids des prélèvements publics et sociaux sur les
richesses produites, car il s’agit, pour eux, sans du
tout combattre l’inflation des prélèvements financiers
(coût du capital) sur ces richesses, d’accroître les
profits disponibles des entreprises et leur utilisation
Source : INSEE, comptes nationaux - Base 2010