Page 7 - Eco_Po_748_749_Complet2
P. 7
Actualités France/Europe/Monde
6
Si, en 2016, avec le changement progressif des condi- sième, il ne progresserait que de 0,4 % au dernier,
8. INSEE, op. tions internationales, un freinage est intervenu au 2 selon l’INSEE .
10
e
cit. trimestre (-0,6 % pour les entrepreneurs individuels
9. Elle permet et -1,8 % pour les sociétés non financières), le taux Le ressaut enregistré par l’INSEE pour le quatrième
aux entreprises de marge (EBE/valeur ajoutée) ou « part des profits » trimestre 2016 traduit, certes, le maintien, pour
d’amortir les aura continuer d’augmenter à 31,8 %, après 31,4 % l’heure, de conditions financières avantageuses pour
biens acquis celles des entreprises ayant accès au crédit bancaire
ou fabriqués en 2015. Certes, ce n’est pas le sommet de 2007, mais ou au marché financier, du fait des bas taux d’intérêt.
à hauteur de il n’était que de 29,9 % au quatrième trimestre 2013. Mais, surtout, le climat des affaires s’est amélioré
140 % de leur Or l’investissement matériel n’arrive pas franchement nettement en décembre 2016, traduisant des anti-
valeur, ce qui à décoller. La formation brute de capital fixe (FBCF) cipations positives sur la demande, toute chose égale
leur apporte des entreprises non financières a accéléré, certes, en par ailleurs.
un important 2015 (+1 %) et jusqu’au 1 trimestre 2016 (+1,9 %).
er
avantage tant Mais elle a chuté aux deux trimestres suivants (-0,2 % Cependant le taux d’utilisation des capacités de
en termes de production, qui atteignait 83,8 % en juillet 2016,
trésorerie que et -0,4 % respectivement) pour, prévoit l’INSEE, se est retombé à 82,9 % en octobre, au niveau de sa
8
de rendement. redresser légèrement au quatrième (+0,5 %) . moyenne de longue période (82,9 %), mais très en
Avant même Le freinage est encore plus fort pour l’investissement deçà de celui atteint courant 2007, proche de 87 % .
11
qu’ait été en produits manufacturés, malgré la très coûteuse Par ailleurs, l’évolution des effectifs prévue par les
décidée une mesure de sur-amortissement accordée aux indus- industriels demeure orientée à la baisse. Autrement
9
prolongation triels par le gouvernement Valls qui, prolongée
du sur-amortis- jusqu’en avril 2017, s’ajoute aux cadeaux du CICE dit, les investissements matériels réalisés visent sur-
sement fiscal, et du pacte de responsabilité. Après avoir reculé de tout à gagner en productivité apparente du travail
cette disposition 0,3 % au deuxième trimestre, puis de 3,2 % au troi- via des suppressions d’emploi et le resserrement de
devait coûter la masse salariale. Cette pratique, qui vise à accroître
au budget de la rentabilité financière des capitaux, conduit, avec
les technologies de la révolution informationnelle,
à plus de destructions d’emplois que de créations.
Taux de marge et d’investissement des sociétés En réalité, tout indique que les entreprises françaises,
non financières (en % de la valeur ajoutée) qui ont retrouvé leur profitabilité, ont privilégié le
redressement de leurs marges bénéficiaires à celui du
volume des ventes .
12
Dans l’industrie manufacturière, en particulier,
on mesure combien les baisses de coût salarial de
l’emploi encouragées par la politique Hollande-Valls
et la pression accrue du chômage sur le marché du
travail ont servi à cela avant tout, au lieu, comme
on nous l’avait annoncé, de déverrouiller l’inves-
tissement et d’augmenter la qualification avec la
formation des salariés.
En bonne logique patronale, cela pourrait se com-
prendre. En effet, la demande intérieure française,
comme la demande internationale adressée à la
France, sont très insuffisantes du fait de l’ampleur
du chômage, des politiques d’austérité en Europe
et de la violence des affrontements concurrentiels
Economie et politique/novembre-décembre 2016/748-749
pour les parts de marché par surenchères à la baisse
du « coût du travail ».
Source : Alterecoplus data.
France : prix de la valeur ajoutée
et coût salarial unitaire du secteur
manufacturier (base 100 en 2002;1)